Thom, un mathématicien français très respecté et lauréat de la médaille Fields, a proposé une théorie des catastrophes qui, selon Dali, était « la plus belle théorie esthétique du monde ».

La théorie de Thom suggère que dans l'espace à quatre dimensions, il y a sept surfaces d'équilibre : machaon, papillon, pli, cuspide, ombilic elliptique, ombilic parabolique et ombilic hyperbolique, et Dali, peut-être à cause de son admiration pour le travail de Thom, a entrepris le défi non négligeable de réussir à représenter cette théorie quadridimensionnelle relativement intangible sur un canevas bidimensionnel.

La forme de la queue d'hirondelle au bas de la peinture par exemple, est copiée du graphique du mathématicien du même nom, et les trous en F du violoncelle dans la peinture décrivent le symbole intégral dans le calcul.

De même, la courbe S représente le deuxième graphique catastrophe de Thom. Compte tenu des différences de pensée souvent considérables entre l'artiste et le mathématicien (bien que les lignes soient censées s'estomper plus les mathématiques deviennent théoriques), la relation entre Dali et Thom est remarquable.

L'acceptation par le mathématicien lors de la seule rencontre entre les deux hommes - qu'elle soit ironique ou authentique - qu'une gare en France était en effet le centre de l'univers implique un lien humain à un certain niveau, et en effet Dali a été influencé par cette déclaration dans un tableau séparé : Enlèvement topologique de l'Europe – Hommage à René Thom.

Fait intéressant, la théorie elle-même, initialement accueillie avec scepticisme, est devenue de plus en plus populaire après sa proposition initiale et l'étreinte de Dali et sa représentation remarquable de la théorie sur toile en font une dernière peinture frappante de la vie de cet artiste extraordinaire.